Le début d’une série ?
C’était pourtant dans une Arena bien fraîche que le Paris Basketball a reçu le Saski Baskonia de Vitoria-Gasteiz. Remplie qu’à moitié, on pouvait craindre une ambiance pour le moins feutrée, contre une équipe basque très en difficulté depuis le début de le saison. Dernière du classement avec 0 victoire en Euroleague, 9e en Espagne, l’affiche du soir a manifestement eu du mal à convaincre.
Ce match avait pourtant de vrais atouts. C’était l’occasion pour les Parisiens de revoir Timothée Luwawu-Cabarrot après son passage en équipe de France l’été dernier. Très en jambes, ce dernier a signé une prestation solide offensivement, avec 20 points et une belle adresse à longue distance (50%). Côté parisien, on voyait le retour de Justin Robinson, de retour de blessure. Les Parisii ont également pu retrouver au poste leur emblématique Redouane au poste de capo pour son premier match en Euroleague cette saison. Le bureau a maintenu ses relais dans les rangs, et ils ont su intégrer des groupes étudiants au kop parisii, permettant ainsi de lancer une belle ambiance dans le bloc C.
L’équipe de la capitale en a bien eu besoin. Elle a eu un peu de mal à entrer dans son match, avec beaucoup de fautes sifflées, notamment en première mi-temps, offrant à Baskonia plusieurs lancers-francs (32 au total, dont 27 convertis). Le Paris Basket a néanmoins réussi à terminer devant à la pause,notamment grâce à Derek Willis, toujours aussi précieux. Très actif au rebond, tant défensif qu’offensif (respectivement 7 et 5), il a su dégager une assurance qui « a remis tout le monde à l’endroit », pour citer un Parisii.
Le Paris Basketball a également pu compter sur ses autres vétérans, Jeremy Morgan (12 points) et Amath M’Baye (10 points). Ils ont également pu faire parler leur expérience. L’ancien joueur de l’équipe de France a même failli finir dans les highlights de la saison mais a manqué de peu un dunk rageur. Le joueur semble en tout cas à l’aise dans sa nouvelle équipe.
L’ambiance s’est sérieusement échauffée en seconde période, surtout grâce à Nadir Hifi. Le « Prince de Paris » a confirmé un début de saison dimension MVP avec 29 points, 5 passes décisives et 4 interceptions, et sans perte de balle. Nadir semble déterminé à prouver qu’il est autre chose qu’un « pétard ambulant ». S’il est effectivement capable de marquer de loin, y compris dans la difficulté, sa dimension de créateur pour les autres semble avoir monté d’un cran depuis l’Eurobasket. Il y avait déjà montré qu’il savait être sérieux en défense et ses efforts semblent récompensés.
Il a été bien secondé en attaque par son meneur, Justin Robinson. Le nouveau meneur gaucher du Paris Basketball a su faire taire les critiques en menant une prestation tout à fait aboutie, tant à la marque que grâce à un jeu de passe audacieux pour trouver le coéquipier démarqué sur le côté opposé. Sebastian Herrera s’est également montré ce mercredi soir, notamment dans le money-time. C’est lui qui met le dagger avec deux trois points. Celui qui était encore l’an dernier qu’une doublure pour faire reposer TJ ou Nadir lors de certains matchs de Betclic Elite la saison passée semble être devenu l’âme de cette équipe parisienne. Car en plus de ses 14 points il a montré beaucoup de cœur en défense.
C’est surtout ça qu’on retient de cette équipe. Si elle pêche parfois en donnant trop de fautes à l’adversaire, on ne peut pas dire qu’elle ne met pas d’intensité, des deux côtés du terrain. Si elle est très offensive et joue beaucoup de possessions, elle montre néanmoins plus d’académie de jeu que sous l’ère Splitter. Cinq joueurs ont fini au-dessus de la barre des dix points. Le jeu semble donc moins dépendant du génie d’un seul homme, et nous fait espérer une saison au moins aussi bonne que l’année dernière.